ZFE de Lyon : tout savoir pour circuler dans la métropole rhodanienne

29 déc. 2023 4 min de lecture
Les émissions de dioxyde d'azote et de particules fines touchent particulièrement le couloir du Rhône

Depuis 2019, l'État français impose à 11 grandes agglomérations l'instauration d'une zone à faibles émissions (ZFE). Le dispositif vise à réduire la circulation des véhicules les plus polluants. La pollution atmosphérique est responsable de 47 000 décès par an en France, selon l'agence de Santé publique. Les émissions de dioxyde d'azote et de particules fines touchent particulièrement le couloir du Rhône.

Pour le déploiement de la zone à faibles émissions de Lyon, la métropole rhodanienne a choisi la concertation. Élus, habitants et acteurs économiques du Grand Lyon sont tombés d'accord pour une mise en place de la ZFE dès 2020. Le projet connaît aujourd'hui des ajustements. Il s'agit de trouver un équilibre entre l'urgence sanitaire et les contraintes socio-économiques de la région lyonnaise.

ZFE obligatoire : un dispositif pour réduire la pollution de l'air à Lyon

Le projet de la zone à faibles émissions de Lyon se veut ambitieux. Les élus de la métropole lyonnaise valorisent l'opportunité de transformation du territoire : une qualité de l'air associée à de nouvelles formes de mobilité. 

Le périmètre de la ZFE de la métropole de Lyon

Le périmètre de la ZFE du Grand Lyon s'est élargi en 2023 pour inclure les axes routiers qui le délimitent. Les restrictions de circulation s'appliquent désormais à l'intérieur de la ZFE lyonnaise et sur les contours des périphériques nord et sud. Le périmètre défini comprend donc : 

  • Lyon, sauf le secteur du port Édouard-Herriot (7e arrondissement) et de Saint-Rambert (9e arrondissement) ;
  • la ville de Caluire-et-Cuire ;
  • les parties des agglomérations de Villeurbanne, de Bron et de Vénissieux situées à l'intérieur des périphériques ;
  • les axes M6, M7, le périphérique nord et le boulevard périphérique sud Laurent Bonnevay.

Le calendrier des restrictions dans la ZFE lyonnaise

La mise en place de la zone à faibles émissions de Lyon débute en 2020. Le calendrier ajusté court jusqu'en 2028. L'objectif, c'est zéro émission de polluants dans la ZFE en 2028.

  • Le 1er janvier 2020, l'interdiction des poids lourds et véhicules utilitaires légers (VUL) classés Crit'Air 5, 4, 3 et non classés prend effet.
  • Le 1er septembre 2022, l'interdiction est élargie aux véhicules particuliers et aux deux-roues Crit'Air 5 et non classés.
  • Le 1er janvier 2024, c'est l'interdiction des véhicules particuliers et des deux-roues Crit'Air 4.
  • Le 1er janvier 2025, les véhicules particuliers et les deux-roues Crit'Air 3 sont interdits.
  • Le 1er janvier 2028, l'interdiction vise tout type de véhicule de classe Crit'Air 2.

Quels sont les véhicules autorisés dans la ZFE du Grand Lyon ?

Les restrictions de la ZFE lyonnaise concernent la circulation et le stationnement : 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Pour circuler dans le périmètre de Lyon, les habitants et les conducteurs de passage doivent arborer une vignette Crit'Air. Celle-ci atteste du niveau de pollution de leur véhicule. Il existe six niveaux de classe : de 0 (véhicule propre) à 5 (véhicule très polluant).

En 2023, les véhicules particuliers Crit'Air 0, 1, 2, 3 et 4 peuvent circuler. Ce sont des voitures essence immatriculées après le 1er janvier 1997. Et les voitures diesel doivent être immatriculées après le 1er janvier 2001. Pour les deux-roues, seuls ceux immatriculés après le 1er juin 2000 sont autorisés. Enfin, les poids lourds et les VUL autorisés doivent afficher une vignette Crit'Air 0, 1 ou 2

Circulation dans la ZFE de Lyon : dérogations et sanctions

Malgré l'obligation de résultats rapides, la métropole de Lyon a choisi d'assouplir ses restrictions dans certaines situations. Les dérogations accordées répondent à des enjeux sociaux et économiques. Mais les élus lyonnais ne renoncent pas à l'application de sanctions en cas d'infraction.

Les dérogations de circulation dans la ZFE lyonnaise

Les dérogations accordées dans la zone à faibles émissions de Lyon sont soumises à condition. La demande d'une dérogation s'effectue via le guichet toodego  de la métropole lyonnaise. Voici les principales dérogations prévues :

  • le Pass ZFE ou "petit rouleur" s'adresse aux usagers occasionnels (52 passages dans l'année) ;
  • la dérogation exceptionnelle pour délai de livraison d'un véhicule propre (maximum 6 mois) ;
  • les véhicules de collection (mention obligatoire sur la carte grise) ;
  • la dérogation permanente des véhicules d'urgence (pompier, police, secours) ;
  • les dérogations spécifiques aux personnes en situation de handicap (attestation obligatoire) ;
  • la dérogation spéciale pour les véhicules des associations d'utilité publique.

Bon à savoir : des dérogations permanentes et temporaires sont également délivrées aux entreprises lyonnaises. 

Les sanctions prévues pour les véhicules non autorisés dans la ZFE de Lyon

Les véhicules non autorisés dans la zone à faibles émissions de Lyon s'exposent à des sanctions. L'amende s'élève à 135 euros pour les véhicules professionnels. Pour les particuliers, son montant est de 68 euros. À ce jour, les contrôles sont effectués par les forces de l'ordre. Mais en 2025, des radars détecteront automatiquement les plaques d'immatriculation des véhicules non conformes.

Se déplacer dans le Grand Lyon : des aides et des solutions mobilité

La métropole du Grand Lyon souhaite accompagner tous les acteurs de son territoire vers une mobilité douce.

Des aides financières pour accompagner le dispositif de la ZFE de Lyon

Les aides prévues par la métropole du Grand Lyon sont cumulables avec celles de l'État. Pour rappel, il s'agit de la prime conversion, du bonus écologique et du rétrofit automobile. Le montant des aides lyonnaises varie selon le revenu fiscal de référence. Mais la participation financière peut atteindre 19 600 euros pour l'achat d'un véhicule neuf de remplacement. Pour déposer une demande, les conducteurs doivent s'adresser au guichet toodego.

Développement d'une mobilité alternative pour les habitants du Grand Lyon

La transformation du territoire métropolitain passe par une modification de l'usage de la voiture. C'est pourquoi les élus lyonnais encouragent de nouvelles formes de mobilité : vélo, voiture électrique, réseau de transport urbain (TCL), parking relais, autopartage entre particuliers et covoiturage.

Le projet de la métropole lyonnaise répond à un enjeu sanitaire. Mais son déploiement concerté facilite l'appropriation de la zone à faibles émissions de Lyon.