La mobilité active, un enjeu de santé publique pour lutter contre la sédentarité

La mobilité active regroupe toute forme de déplacement qui génère un effort musculaire, comme la marche, le vélo, la trottinette ou le skateboard. Au-delà du bénéfice écologique, c'est un véritable enjeu de santé publique. Une pratique dont le développement passe par l'aménagement des territoires. La mobilité active se développe dans les centres urbains. Les freins restent nombreux, mais les politiques publiques sont de plus en plus actives.
La mobilité active pour des déplacements sources de bien-être
Le principal bénéfice de la mobilité active est l'activité physique, gage de bonne santé. La mobilité active se distingue de la mobilité douce par la notion d'effort physique. Une définition qui inclut les engins de déplacement motorisés, mais non carbonés. Parmi ceux-ci : les vélos, trottinettes, gyropodes et autres outils de mobilité électriques. Sans oublier une forme hybride de déplacement mi-motorisé, mi-mécanique : les vélos à assistance électrique (VAE). Ces derniers permettent d'obtenir une aide motorisée, conjuguée à l'effort physique.
Mobilité active, mobilité douce, mobilité durable, quelles différences ?
Dans la grande famille de la mobilité, on distingue mobilité active et mobilité douce. Les termes mobilité douce et mobilité durable signifient la même chose à une nuance près. L'adjectif "douce" caractérise les transports qui génèrent le moins de nuisance possible dans l'environnement urbain. La mobilité durable est liée à la prise de conscience des effets négatifs des transports polluants sur l'environnement. Un moyen de transport qui concilie déplacement vert et lutte contre la sédentarité, constitue un duo gagnant. La mobilité active, induit que l'individu, par son effort, participe activement à son déplacement et en retire un bénéfice.
Mobilité active : des déplacements de moins en moins actifs
La marche est un moyen de déplacement particulièrement adapté sur les courtes distances. Elle permet de découvrir le territoire et de faire une activité physique presque sans effort. Néanmoins, la marche a fortement baissé entre 1982 et 1994. Dès la décennie suivante, la mobilité active est supplantée par l'automobile. Selon le Ministère de la Transition écologique, 45 % des trajets effectués en France font moins de 5 kilomètres. La marche et le vélo sont des modes de transport bénéfiques pour l'environnement et la santé. Des trajets qui contribuent à atteindre le seuil d'activité physique préconisé par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
La mobilité active, un enjeu de santé publique
La sédentarité est le quatrième facteur de risque de décès dans le monde. Une étude de l'ANSES révèle qu'en France, moins de 34 % des enfants de 11 ans ont une activité physique régulière et seulement 12 % des adolescents. Sur le territoire, 10 % des trajets sont effectués en voiture sur une distance inférieure à 1 km, ce qui représente un quart d’heure de marche et quelques minutes à vélo. Il est important de repenser nos modes de déplacement en laissant plus de place aux mobilités actives, comme le vélo ou la marche.
Mobilités actives, un axe de réflexion développé par les politiques publiques
Les solutions de mobilité se sont multipliées dans les territoires. Vélo, trottinette, autopartage et covoiturage ne suffisent toutefois pas à supplanter l'usage de la voiture en milieu urbain. La loi d'orientation des mobilités (LOM) a vu le jour en 2019. Elle accompagne les territoires pour développer de nouvelles infrastructures cyclables. Elle promeut la pratique du vélo et met en œuvre de nouvelles solutions de mobilité. Le Plan Vélo et mobilités actives devrait développer l'usage du vélo dans les déplacements intermodaux de 3 à 9 % d’ici 2024.
Mobilités actives et projets de déploiement d'itinéraires cyclables dans les territoires
Pour les collectivités, le vélo représente un coût d'aménagement inférieur aux autres modes de déplacement. Pour les aider à concevoir et structurer leurs projets de développements cyclables, l'Ademe a lancé l'appel à projets "Vélo et territoires", suivi de "AVELO". Destinée aux territoires de moins de 250 000 habitants, cette politique publique ambitieuse développe de nombreux axes pour ancrer la pratique du vélo. L'objectif est de permettre aux collectivités d'anticiper le Plan vélo et de les aider à mettre en œuvre leurs politiques vélos.
Mobilité active : quels sont les freins liés à l'aménagement cyclable des territoires ?
Face à des enjeux sanitaires de plus en plus nombreux, le rôle des collectivités est essentiel dans le développement de la mobilité active et la transition cyclable des territoires. Si la pratique du vélo croît depuis le déconfinement, elle reste liée aux grands centres urbains. Les points de blocages restent nombreux. Au-delà du centre-ville, les aménagements cyclables font souvent défaut en zones périurbaines. L'absence d'aménagements ou d'infrastructures, points noirs de sécurité routière (rond-point, intersections dangereuses, voies rapides, etc.) sont des freins importants au développement de la pratique du vélo.
Mobilité active, des modes de transport abordables
Le prix d'un vélo varie entre 100 et 2 000 €. Le coût d'achat moyen représente environ 8 % du coût d'une voiture, soit environ 700 € pour 6 000 €. Les différents programmes d'incitation à l'achat d'un vélo ou d’une trottinette électrique contribuent à alléger la facture. Vélo de ville, vélo de route, VTC ou VTT existent en version avec assistance électrique. Les vélos à assistance électrique (VAE) permettent d'effectuer un plus long trajet. Enfin, le forfait mobilité durable (FMD) indemnise les salariés qui se rendent au travail à vélo.